• Thanks for stopping by. Logging in to a registered account will remove all generic ads. Please reach out with any questions or concerns.

Le mystère plane sur la mort d'un détenu taliban

schart28

Full Member
Inactive
Reaction score
0
Points
210
La Presse


Un combattant taliban fait prisonnier en juillet dernier par les soldats canadiens en Afghanistan est décédé en captivité et dans le plus grand secret, a appris La Presse.

Les Forces armées canadiennes, qui ont décidé à l'époque de ne pas rendre public cet incident, ont refusé hier de commenter l'information.

À la même époque, a appris La Presse, les Forces armées canadiennes ont constaté également la disparition d'un autre prisonnier taliban qu'ils avaient remis à l'Armée nationale afghane, ce qui porte à quatre le nombre de prisonniers transférés dont le Canada a perdu la trace.

Selon des rapports opérationnels militaires classés «secrets» et obtenus en vertu de la Loi sur l'accès à l'information, une série d'incidents survenus à l'été 2006 soulève de nouveau de nombreuses questions sur les traitements réservés aux prisonniers des soldats canadiens en Afghanistan, et cela même au moment où le ministre de la Défense, Gordon O'Connor, et le chef d'état-major, Rick Hillier, sont en Afghanistan pour s'assurer que les prisonniers transférés à l'Armée afghane fassent l'objet d'un suivi par la Commission indépendante des droits de l'homme afghane.








Un premier rapport opérationnel daté du 8 juillet 2006 à 12 h 25 (heure de Greenwich), rédigé par le capitaine JF Doré, fait simplement état de la capture de deux combattants talibans le 7 juillet, à 7 h 20 dans la région de Panjwayi. Un second rapport opérationnel, daté du 8 juillet 2007, à 3 h 18, toujours du capitaine Doré, fait état de trois détenus identifiés par les lettres TIC (talibans in combat) capturés dans la zone de combat. Ces trois détenus ont été transférés à l'Armée nationale afghane, peut-on lire dans le rapport, mais l'Armée afghane «a perdu contact avec un des détenus». Le rapport fait état ensuite d'une étrange situation, soit la reprise par les soldats canadiens des deux détenus restants dans le but «de les interroger le plus vite possible à la base de Kandahar».

Un autre rapport daté aussi du 8 juillet à 3 h 15, rédigé cette fois par le capitaine J.C. Willis, fait état de la capture à 00 h 12 ce même jour de deux autres prisonniers dont l'un a été blessé grièvement à la tête et au cou par des tirs. Le rapport annonce que le blessé sera transporté par hélicoptère, «quand la situation tactique le permettra», à la base de Kandahar où il sera soigné. Un quatrième rapport, rédigé par le capitaine JF Doré à 13 h 43 le 11 juillet 2006, signale que le blessé a été traité à Kandahar environ six heures après sa capture. «En raison de la gravité de ses blessures, lit-on dans le document, le personnel médical a provoqué le coma chez le patient afin de soulager ses douleurs. Il devait par la suite reprendre conscience. À 11 h le même jour, le prisonnier a succombé à ses blessures.» Le rapport souligne qu'il a été impossible d'identifier l'individu.

Contactée par La Presse, la Défense nationale a refusé d'éclaircir quoi que ce soit au sujet de ces incidents. Pourquoi les Forces armées canadiennes ont gardé secrète la mort d'un détenu afghan? Pourquoi les militaires canadiens ont-ils repris à l'Armée nationale afghane deux des trois prisonniers qu'ils lui avaient confiés? Que signifie au juste l'expression «perdre contact avec un détenu»? Pourquoi a-t-il fallu au moins six heures avant que le blessé ne soit traité? Pourquoi les rapports opérationnels obtenus par La Presse ne font pas état d'une éventuelle enquête sur les circonstances de ces incidents? Comment se fait-il, après l'affaire de la Somalie, que les Forces canadiennes n'aient pas adopté de politique plus transparente dans de telles circonstances?

«Par mesure de précaution, a déclaré à La Presse un porte-parole de la Défense nationale, le capitaine Stéphanie Godin, nous ne commenterons plus les allégations de mauvais traitements subis par les détenus en Afghanistan, ni aucune question connexe afin de ne pas mettre en péril le bon déroulement des enquêtes. Lorsque les enquêtes seront terminées, les conclusions et les recommandations seront rendues publiques compte tenu des contraintes imposées en matière de divulgation des informations par la Loi sur la protection des renseignements personnels et par la Loi sur l'accès à l'information. Malheureusement, nous ne sommes pas en mesure d'en dire davantage sur le sujet.»

La Défense nationale n'a cependant pas voulu préciser si des enquêtes étaient en cours sur les événements précis dont nous faisons état.

Après avoir examiné les documents obtenus par La Presse, le porte-parole du Parti libéral du Canada en matière de défense, le député Denis Coderre, a réagi en dénonçant l'entente signée entre les Forces canadiennes et le gouvernement afghan sur le transfert des détenus. «À la lumière de ce que je vois là-dedans, a déclaré M. Coderre, nous devons renégocier une autre entente avec le gouvernement afghan. Le Canada ne peut pas fuir ses responsabilités, comme il le fait dans l'entente actuelle. Il doit assumer lui-même le suivi des prisonniers remis aux autorités afghanes de façon à ce que ces derniers soient véritablement traités conformément aux exigences de la troisième convention de Genève sur les prisonniers de guerre.»

Dans l'entente actuelle, le Canada n'a aucun contrôle sur ce qui advient des prisonniers afghans après leur remise à l'Armée nationale afghane, contrairement aux accords signés entre le gouvernement afghan et d'autres pays européens, dont les Pays-Bas.

Le député libéral de Bourassa ne veut cependant pas tirer des conclusions hâtives sur cette affaire mais il n'en demande pas moins au gouvernement conservateur qu'il rende publique la chronologie des événements entourant la mort de ce prisonnier et la disparition de l'autre prisonnier taliban. M. Coderre rappelle que trois autres détenus remis à l'Armée nationale afghane en avril 2006, et qui avaient allégué avoir été maltraités par les soldats canadiens, ont également disparu.

«Ce que tout cela signifie, affirme tout de même Denis Coderre, c'est que dans l'entente avec le gouvernement afghan sur le transfert de détenus il y n'y a pas de mécanisme indépendant de surveillance des prisonniers. Le ministre de la Défense avait déclaré que c'était la Croix-Rouge qui se chargeait de veiller au bien-être des prisonniers alors que la Croix-Rouge a démenti cette information.» Cela est d'autant plus troublant, insiste l'ancien ministre libéral, que la Commission indépendante des droits de l'homme afghane, avec laquelle le ministre O'Connor vient seulement de conclure un accord de surveillance, a déclaré à maintes reprises que la torture faisait partie des procédures de routine de l'armée et de la police afghanes.

En transférant des prisonniers aux autorités afghanes, a par ailleurs déclaré récemment le professeur Amir Attaran, de l'Université d'Ottawa, les Forces armées canadiennes savent parfaitement bien qu'ils font affaire avec des tortionnaires et se rendent coupables à la fois de violations des conventions de Genève et de violations de leurs propres politiques internes.

Le scandale de la Somalie

Dans la nuit du 16 mars 1993, Shidane Arone, jeune prisonnier somalien de 16 ans, meurt aux mains de ses tortionnaires, deux soldats canadiens du Canadian Airborne Regiment, dans le camp militaire des Forces armées canadiennes en Somalie. Les militaires canadiens ont par la suite été très critiqués pour avoir tenté de camoufler l'affaire. Une commission d'enquête a alors été instituée. L'enquête, qui a duré de 1994 à 1997, a révélé qu'un autre Somalien avait été tué par des Canadiens deux semaines avant la mort d'Arone. Devant la montée du scandale, le gouvernement Chrétien a mis un terme à la commission d'enquête avant qu'elle n'ait pu aller au fond des choses.


 
Oui, mais c'est bien triste que la torture fait partie des techniques employées par l'armée afghane, mais le Canada n'a aucune obligation d'assurer la sécurité des prisonniers de guerre hors de sa juridiction. Ici, il n'y a pas question non plus d'appliquer la loi sur l'immigration qui défend l'extradition dans les pays où se pratique la torture. Ici, c'est plutôt une entente internationale entre le Canada et Afghanistan qui est en vigueur. Pour ce qui est des cas isolés de torture par les militaires canadiens, ce sont surement des actions illicites.
 
Euh... a ce jour, il y a aucun Afghan ou taliban qui s'est plaint du traitement qu'il a reçu des FC.
Plustôt, ils ont fait comemntaire sur comment bien ils ont été traité
 
Oui, je donne seulement un bénéfice du doute aux allégations de OP; je ne dis pas qu'elles sont vraies.
 
Le fardeau de la preuve est à eux.
Si on doit prendre le blame, je le prendrai en temps et lieux... mais pas avant.
La média Canadienne est trop vite sur la gachette......
 
Back
Top