Hugo Meunier
La Presse
Publié le 05 mai 2011 à 12h59 | Mis à jour à 18h30
L'armée commence à se déployer pour aider les sinistrés
(Saint-Jean-sur-Richelieu) Pour la première fois depuis la crise du verglas, l'armée canadienne a été déployée en sol québécois pour prêter main-forte à des sinistrés.
Un peu plus d'une centaine de militaires se trouvent actuellement dans la municipalité de Saint-Blaise, en Montérégie. Pour l'heure, leur tâche consiste à préparer des sacs de sable dans le garage municipal, que des riverains, agriculteurs et sinistrés viennent eux-mêmes chercher à l'aide de tracteurs pour les transporter vers les zones inondées un peu plus loin.
Les quartiers situés en bordure de la rivière Richelieu sont submergés et plusieurs résidents ont choisi de rester chez eux pour tenter de prévenir les infiltrations d'eau dans leur demeure.
Le garage municipal de Saint-Blaise ressemble donc à une fourmilière avec de nombreux soldats à l'oeuvre. La scène était un peu différente de l'autre côté de la rue, à l'Hôtel de Ville, où plusieurs militaires étaient au repos vers midi. Certains étaient étendus sur des lits de camp installés dans une grande salle. Dehors, une dizaine de véhicules blindés légers sont stationnés en attendant les ordres.
Au besoin, les militaires pourraient assister directement les sinistrés. Mais pour l'instant, ils n'approchent pas les zones inondées.
3000 résidences inondées
Environ 600 militaires devraient être dépêchés dans la région, a souligné un responsable de la sécurité civile rencontré un peu plus tôt à Saint-Jean-sur-Richelieu.
C'est là que se trouve le centre névralgique des opérations. Selon le directeur de la sécurité civile de la Montérégie, Yvan Leroux, environ 3000 résidences réparties dans plusieurs municipalités sont actuellement touchées par ces inondations sans précédent et 1000 personnes ont été évacuées. «On s'attend à recevoir encore un à six centimètres de pluie aujourd'hui et demain», a souligné M. Leroux.
À plusieurs endroits, la rivière ressemble à un lac et l'eau semble davantage s'étendre que monter.
Plusieurs sinistrés refusent de plier bagage, même si les autorités le demandent. «Si les mesures d'urgence sont décrétées, on pourrait sortir ces gens de force», a prévenu M. Leroux.
À Saint-Jean-sur-Richelieu, plusieurs sinistrés ont décidé de se retrousser les manches et réapprendre à vivre malgré la situation. Plusieurs citoyens d'un quartier complètement inondé refusent d'abandonner leur demeure aux intempéries. Un père de famille de la rue Beaubien pompait l'eau de son sous-sol et installait des sacs de sable autour de son semi-détaché. «Si je pars, l'eau va finir par entrer», a expliqué l'homme, qui reste chez lui avec sa famille.
Un peu plus loin, quelques amis font le nécessaire pour sauver leur maison. «Ici, c'est la salle des machines!», lance Jonathan Vivier, en pointant une demi-douzaine des pompes à piscine, qui évacuent par gros jets l'eau du sous-sol. Une toile en polythène a été déroulée tout autour de la maison. Les colocataires ménagent l'eau et se croisent les doigts pour conserver l'électricité. Pour manger, ils grimpent dans leur kayak et rament jusqu'à la terre ferme pour ensuite aller chercher de la nourriture au restaurant.
À quelques mètres de là, un homme en cuissard de pêche revient avec deux sacs d'épicerie. Il a de l'eau jusqu'à la taille. «J'ai du lait, des oeufs, du pain. Il faut bien continuer à manger», a lancé, essoufflé, ce sexagénaire, bien déterminé à rester chez lui avec sa femme.
http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/les-patrouilleurs/201105/05/01-4396518-larmee-commence-a-se-deployer-pour-aider-les-sinistres.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B2_les-patrouilleurs_331189_section_POS1
La Presse
Publié le 05 mai 2011 à 12h59 | Mis à jour à 18h30
L'armée commence à se déployer pour aider les sinistrés
(Saint-Jean-sur-Richelieu) Pour la première fois depuis la crise du verglas, l'armée canadienne a été déployée en sol québécois pour prêter main-forte à des sinistrés.
Un peu plus d'une centaine de militaires se trouvent actuellement dans la municipalité de Saint-Blaise, en Montérégie. Pour l'heure, leur tâche consiste à préparer des sacs de sable dans le garage municipal, que des riverains, agriculteurs et sinistrés viennent eux-mêmes chercher à l'aide de tracteurs pour les transporter vers les zones inondées un peu plus loin.
Les quartiers situés en bordure de la rivière Richelieu sont submergés et plusieurs résidents ont choisi de rester chez eux pour tenter de prévenir les infiltrations d'eau dans leur demeure.
Le garage municipal de Saint-Blaise ressemble donc à une fourmilière avec de nombreux soldats à l'oeuvre. La scène était un peu différente de l'autre côté de la rue, à l'Hôtel de Ville, où plusieurs militaires étaient au repos vers midi. Certains étaient étendus sur des lits de camp installés dans une grande salle. Dehors, une dizaine de véhicules blindés légers sont stationnés en attendant les ordres.
Au besoin, les militaires pourraient assister directement les sinistrés. Mais pour l'instant, ils n'approchent pas les zones inondées.
3000 résidences inondées
Environ 600 militaires devraient être dépêchés dans la région, a souligné un responsable de la sécurité civile rencontré un peu plus tôt à Saint-Jean-sur-Richelieu.
C'est là que se trouve le centre névralgique des opérations. Selon le directeur de la sécurité civile de la Montérégie, Yvan Leroux, environ 3000 résidences réparties dans plusieurs municipalités sont actuellement touchées par ces inondations sans précédent et 1000 personnes ont été évacuées. «On s'attend à recevoir encore un à six centimètres de pluie aujourd'hui et demain», a souligné M. Leroux.
À plusieurs endroits, la rivière ressemble à un lac et l'eau semble davantage s'étendre que monter.
Plusieurs sinistrés refusent de plier bagage, même si les autorités le demandent. «Si les mesures d'urgence sont décrétées, on pourrait sortir ces gens de force», a prévenu M. Leroux.
À Saint-Jean-sur-Richelieu, plusieurs sinistrés ont décidé de se retrousser les manches et réapprendre à vivre malgré la situation. Plusieurs citoyens d'un quartier complètement inondé refusent d'abandonner leur demeure aux intempéries. Un père de famille de la rue Beaubien pompait l'eau de son sous-sol et installait des sacs de sable autour de son semi-détaché. «Si je pars, l'eau va finir par entrer», a expliqué l'homme, qui reste chez lui avec sa famille.
Un peu plus loin, quelques amis font le nécessaire pour sauver leur maison. «Ici, c'est la salle des machines!», lance Jonathan Vivier, en pointant une demi-douzaine des pompes à piscine, qui évacuent par gros jets l'eau du sous-sol. Une toile en polythène a été déroulée tout autour de la maison. Les colocataires ménagent l'eau et se croisent les doigts pour conserver l'électricité. Pour manger, ils grimpent dans leur kayak et rament jusqu'à la terre ferme pour ensuite aller chercher de la nourriture au restaurant.
À quelques mètres de là, un homme en cuissard de pêche revient avec deux sacs d'épicerie. Il a de l'eau jusqu'à la taille. «J'ai du lait, des oeufs, du pain. Il faut bien continuer à manger», a lancé, essoufflé, ce sexagénaire, bien déterminé à rester chez lui avec sa femme.
http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/les-patrouilleurs/201105/05/01-4396518-larmee-commence-a-se-deployer-pour-aider-les-sinistres.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B2_les-patrouilleurs_331189_section_POS1