• Thanks for stopping by. Logging in to a registered account will remove all generic ads. Please reach out with any questions or concerns.

Une aumônière Québécoise en vue à Kandahar - PC

Yrys

Army.ca Veteran
Reaction score
11
Points
430
Une aumônière Québécoise en vue à Kandahar, 26 avril

66700.jpg


Patrice Bergeron
La Presse Canadienne
Kandahar


Une Québécoise est devenue en moins de deux semaines une des femmes les plus connues
de la base aérienne internationale de Kandahar, en Afghanistan.

Devant des milliers de soldats des différents contingents nationaux, l'agente de pastorale Martine
Bélanger a prononcé l'oraison funèbre de chacune des deux militaires canadiennes à avoir perdu
la vie récemment en Afghanistan, au cours des cérémonies de rapatriement sur la piste de
l'aéroport.Oui, l'aumônière laïque rattachée au diocèse militaire catholique admet qu'elle ne passe
plus inaperçue sur la base, que des gens la reconnaissent et viennent lui parler. C'était la première
fois qu'elle devait prendre la parole au cours d'une cérémonie de rapatriement. Karine Blais, tuée
le 13 avril, et Michelle Mendes, retrouvée sans vie le 23, étaient en effet toutes deux membres
d'unités dont Martine Bélanger assume la pastorale.

«C'était impressionnant et éprouvant pour moi», a-t-elle témoigné dans une entrevue à La Presse
Canadienne, dimanche, après deux semaines au cours desquelles son emploi du temps a été très
chargé, à tel point qu'il était difficile de fixer un entretien avec elle. Elle s'occupe principalement
de l'aumônerie du Groupement tactique du 2e Bataillon du Royal 22e Régiment de Valcartier.

Femme à la force tranquille

«C'est un événement très solennel et on sent le très grand besoin, au sein de toute la communauté
militaire, de se recueillir et de poser un geste de respect», a poursuivi cette femme douce à la force
tranquille, dans son petit bureau, à peine plus grand qu'un placard de presbytère, au beau milieu
du quartier-général de la Force opérationnelle interarmées de l'Afghanistan, le commandement du
contingent canadien.

C'est «touchant» de voir comment les gens ne sont pas indifférents, même s'ils n'ont pas connu
le défunt, a-t-elle fait remarquer. A fortiori, elle était émue d'avoir à faire l'éloge funèbre des deux
premières Canadiennes à mourir en Afghanistan depuis la perte de la capitaine Nichola Goddard 2006.

«Je me suis sentie un peu honorée, d'une certaine façon. Partout où je passe, et où les autres
aumônières passent, on en profite pour faire de l'éducation, parce qu'il y beaucoup de gens, même
dans les Forces, qui ne savent pas qu'il y a des aumôniers féminins.» La soldate Karine Blais, dont
les funérailles ont été célébrées vendredi aux Méchins, était une des rares femmes à faire partie
des armes de combat dans les Forces, a-t-elle aussi rappelé.

Une minorité

«Comme femme, je suis moi-même en minorité dans l'aumônerie. On a un lien. Ça fait réfléchir»,
a-t-elle laissé entendre avec une certaine émotion, marquée par un silence.

La major Bélanger fait partie des 35 aumônières et de la quinzaine d'agentes de pastorale qui
oeuvrent dans les Forces canadiennes. Leur nombre tend d'ailleurs à croître. Née à Ottawa, elle
a grandi à Coteau-Landing, près de Valleyfield, et elle a d'abord fait de la pastorale dans les
hôpitaux avant de joindre les Forces il y a 11 ans. Elle est maintenant stationnée à
Saint-Jean-sur-Richelieu, au centre de recrutement des Forces.

«Pour moi dans le fond, le travail est toujours le même, travailler au sein de mon Église, pour mon
Église, aider les gens à cheminer dans la foi. Mais c'était un nouveau défi, l'environnement changeait,
de la vie civile à la vie militaire. Cela m'attrayait.»

Les militaires affluent

Les aumôniers, agents de pastorale, diacres ou prêtres sont souvent appelés à intervenir dans des
«moments critiques» et il n'y a «pas deux journées pareilles», a souligné Martine Bélanger. À la suite
d'événements graves comme ceux survenus récemment, les militaires affluent dans son bureau,
demandent assistance, ont besoin de parler.

«Le point d'ancrage, le roc, c'est vraiment la spiritualité, l'intériorisation, la prière, évoque-t-elle avec
une conviction toute pastorale. Il faut absolument se donner du temps pour se recueillir, se ressaisir,
être en lien avec la Parole de Dieu, qui est toujours source d'espoir, d'encouragement. C'est une Bonne
Nouvelle.»

Selon elle, on peut ainsi vivre des événements plus sereinement et aider ceux qui les vivent de façon
plus difficile. Il faut d'abord être «à l'écoute» et intervenir en fonction de «la capacité de rebondir qui
est pressentie» chez la personne qui consulte. Les soldats qui sont confrontés à la mort d'un des leurs
se posent naturellement des questions sur le sens de la vie, de la mort et de la souffrance: ce sont
les motifs premiers de leurs requêtes, «davantage que les besoins d'ordre religieux», a-t-elle noté.

Outre le service religieux et commémoratif, c'est d'abord un «ministère de la présence» qui est
proposé, a-t-elle suggéré. «Ils savent qu'ils peuvent être à l'aise, qu'ils peuvent s'en remettre à
une autre force, à quelque chose de plus grand qu'eux pour les aider à passer à travers», à la
différence de la consultation d'un travailleur social ou d'un médecin.

De même, beaucoup de militaires dans la vingtaine «cherchent beaucoup des valeurs auxquelles
se raccrocher», une fois arrivés en théâtre d'opération. «Leur éducation religieuse va ressortir ici.
Cela peut susciter un début de cheminement.» Martine Bélanger sera là pour les accompagner.

Outre plus de 80 aumôniers catholiques, les Forces canadiennes comptent plus de 110 protestants
et deux imams.

(et un rabbin aussi, je crois)
 
Back
Top