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La cheffe d'état major de la Défense dénonce les propos du secrétaire désigné à la Défense
Place des femmes dans l'armée, La Presse
La cheffe d’état-major de la Défense dénonce les propos du secrétaire à la Défense désigné
(PHOTO SEAN KILPATRICK, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE, dans l'hyperlien en haut)
Jennie Carignan « ne peut pas croire qu’en 2024 nous devons encore justifier la contribution des femmes […] au service de leur pays ».
(Halifax) La générale en chef du Canada a fermement rejeté l’idée de retirer les femmes des rôles de combat – une position promue par le candidat du président désigné Donald Trump au poste de secrétaire à la Défense – lors d’un forum sur la sécurité qui se déroule cette fin de semaine à Halifax.
Michael Tutton
La Presse Canadienne
La générale Jennie Carignan, cheffe d’état-major de la Défense, répondait aux commentaires du sénateur républicain James Risch formulés vendredi concernant l’opposition de Peter Hegseth à la présence des femmes dans les unités de combat.
Interrogé sur le point de vue de M. Hegseth, le sénateur de l’Idaho a déclaré aux quelque 300 délégués que le « jury n’a pas encore tranché » sur la façon de gérer les « situations uniques » que crée la présence des femmes au combat. Il a ajouté qu’il appartenait en fin de compte à l’armée américaine de décider de la question.
Mme Carignan a pris quelques minutes pour répondre aux commentaires au début d’un panel sur la façon dont les armées occidentales réagissent au défi posé par la Chine, la Russie, l’Iran et la Corée du Nord. Son auditoire comprenait un certain nombre de femmes en uniforme.
'Je ne voudrais pas que quiconque quitte ce forum avec l’idée que les femmes sont une distraction pour la défense et la sécurité nationale.' Jennie Carignan, cheffe d’état-major de la Défense
« Après 39 ans de carrière en tant qu’officier des armes de combat et après avoir risqué ma vie dans de nombreuses opérations à travers le monde, je ne peux pas croire qu’en 2024 nous devions encore justifier la contribution des femmes […] au service de leur pays », a-t-elle déclaré sous une ovation debout.
M. Hegseth, un ancien officier militaire qui est un commentateur régulier de Fox News, a affirmé dans son livre et dans des entrevues qu’il pensait que les hommes et les femmes ne devraient pas servir ensemble dans des unités de combat.
M. Hegseth a également souligné que les femmes avaient leur place dans l’armée, mais pas dans les opérations spéciales, l’artillerie, l’infanterie et les unités blindées.
La position de M. Hegseth a été évoquée lors de la « conversation » de vendredi entre M. Risch et la sénatrice du parti démocrate Jeanne Shaheen lors du panel d’ouverture de la conférence. M. Risch est le républicain le plus ancien au sein de la commission des relations étrangères du Sénat et a déclaré lors du panel qu’il considérait Donald Trump comme un ami.
Mme Shaheen a adopté une position différente de celle de M. Risch, en expliquant : « si les femmes pensent qu’elles ne peuvent pas participer pleinement à notre armée américaine et assumer des rôles de combat, cela aura un impact sur les femmes qui rejoindront notre armée. »
Dans d’autres panels, la conférence a souvent entendu des invités dire que le monde était devenu un endroit plus dangereux alors que les États autoritaires s’unissaient pour soutenir la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine.
Dans son discours d’ouverture, Mélanie Joly, ministre canadienne des Affaires étrangères, a expliqué que la capacité de la Russie à envahir l’Ukraine n’existait « que grâce au soutien matériel de la Chine, aux missiles et aux drones de l’Iran et aux troupes de la Corée du Nord.
Le thème récurrent de la réunion est que si l’Ukraine ne parvient pas à gagner contre la Russie, d’autres États seront encouragés à violer l’intégrité territoriale des démocraties, que ce soit par les menaces de la Chine contre Taiwan ou par les revendications territoriales croissantes de la Chine et de la Russie dans l’Arctique.
Lors d’une table ronde sur l’Arctique, le ministre canadien de la Défense Bill Blair a noté que les navires chinois cartographiaient les fonds marins et recueillaient des renseignements dans les eaux arctiques.
Au cours de la même session, l’amirale américaine Linda Fagan, commandante de la garde côtière américaine, a déclaré qu’il y avait eu « un changement radical » dans la présence chinoise et russe dans l’Arctique.
« Jusqu’à l’été dernier, on s’attendait à ce qu’un seul navire de recherche chinois se trouve dans l’Arctique ; l’été dernier, il y en avait cinq ».
La conférence a également entendu des défenseurs qui ont tenté de résister à la répression dans des pays non démocratiques.
La table ronde d’ouverture de la journée a été animée par Sviatlana Tsikhanouskaya, la dirigeante de l’opposition en exil de la Biélorussie, qui a décrit ses difficultés quatre ans après une élection présidentielle de 2020 largement dénoncée comme frauduleuse.
Ce pays d’Europe de l’Est a maintenu de nombreuses restrictions et politiques datant de l’époque de l’Union soviétique et est souvent surnommé la dernière dictature du continent. Mme Tsikhanouskaya a déclaré qu’elle estime que près de 500 000 Biélorusses vivent actuellement en exil.
Elle a ajouté que la douleur ressentie par son peuple la pousse à se battre en son nom, et qu’après des années à frapper à la porte des dirigeants démocratiques occidentaux, elle obtient parfois des succès.
Sviatlana Tsikhanouskaya a cité l’exemple de la Lituanie qui a accepté en septembre de porter des accusations de crimes contre l’humanité contre le régime autoritaire du président Alexandre Loukachenko.
© La Presse Inc. Tous droits réservés.
Place des femmes dans l'armée, La Presse
La cheffe d’état-major de la Défense dénonce les propos du secrétaire à la Défense désigné
(PHOTO SEAN KILPATRICK, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE, dans l'hyperlien en haut)
Jennie Carignan « ne peut pas croire qu’en 2024 nous devons encore justifier la contribution des femmes […] au service de leur pays ».
(Halifax) La générale en chef du Canada a fermement rejeté l’idée de retirer les femmes des rôles de combat – une position promue par le candidat du président désigné Donald Trump au poste de secrétaire à la Défense – lors d’un forum sur la sécurité qui se déroule cette fin de semaine à Halifax.
Michael Tutton
La Presse Canadienne
La générale Jennie Carignan, cheffe d’état-major de la Défense, répondait aux commentaires du sénateur républicain James Risch formulés vendredi concernant l’opposition de Peter Hegseth à la présence des femmes dans les unités de combat.
Interrogé sur le point de vue de M. Hegseth, le sénateur de l’Idaho a déclaré aux quelque 300 délégués que le « jury n’a pas encore tranché » sur la façon de gérer les « situations uniques » que crée la présence des femmes au combat. Il a ajouté qu’il appartenait en fin de compte à l’armée américaine de décider de la question.
Mme Carignan a pris quelques minutes pour répondre aux commentaires au début d’un panel sur la façon dont les armées occidentales réagissent au défi posé par la Chine, la Russie, l’Iran et la Corée du Nord. Son auditoire comprenait un certain nombre de femmes en uniforme.
'Je ne voudrais pas que quiconque quitte ce forum avec l’idée que les femmes sont une distraction pour la défense et la sécurité nationale.' Jennie Carignan, cheffe d’état-major de la Défense
« Après 39 ans de carrière en tant qu’officier des armes de combat et après avoir risqué ma vie dans de nombreuses opérations à travers le monde, je ne peux pas croire qu’en 2024 nous devions encore justifier la contribution des femmes […] au service de leur pays », a-t-elle déclaré sous une ovation debout.
M. Hegseth, un ancien officier militaire qui est un commentateur régulier de Fox News, a affirmé dans son livre et dans des entrevues qu’il pensait que les hommes et les femmes ne devraient pas servir ensemble dans des unités de combat.
M. Hegseth a également souligné que les femmes avaient leur place dans l’armée, mais pas dans les opérations spéciales, l’artillerie, l’infanterie et les unités blindées.
La position de M. Hegseth a été évoquée lors de la « conversation » de vendredi entre M. Risch et la sénatrice du parti démocrate Jeanne Shaheen lors du panel d’ouverture de la conférence. M. Risch est le républicain le plus ancien au sein de la commission des relations étrangères du Sénat et a déclaré lors du panel qu’il considérait Donald Trump comme un ami.
Mme Shaheen a adopté une position différente de celle de M. Risch, en expliquant : « si les femmes pensent qu’elles ne peuvent pas participer pleinement à notre armée américaine et assumer des rôles de combat, cela aura un impact sur les femmes qui rejoindront notre armée. »
Dans d’autres panels, la conférence a souvent entendu des invités dire que le monde était devenu un endroit plus dangereux alors que les États autoritaires s’unissaient pour soutenir la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine.
Dans son discours d’ouverture, Mélanie Joly, ministre canadienne des Affaires étrangères, a expliqué que la capacité de la Russie à envahir l’Ukraine n’existait « que grâce au soutien matériel de la Chine, aux missiles et aux drones de l’Iran et aux troupes de la Corée du Nord.
Le thème récurrent de la réunion est que si l’Ukraine ne parvient pas à gagner contre la Russie, d’autres États seront encouragés à violer l’intégrité territoriale des démocraties, que ce soit par les menaces de la Chine contre Taiwan ou par les revendications territoriales croissantes de la Chine et de la Russie dans l’Arctique.
Lors d’une table ronde sur l’Arctique, le ministre canadien de la Défense Bill Blair a noté que les navires chinois cartographiaient les fonds marins et recueillaient des renseignements dans les eaux arctiques.
Au cours de la même session, l’amirale américaine Linda Fagan, commandante de la garde côtière américaine, a déclaré qu’il y avait eu « un changement radical » dans la présence chinoise et russe dans l’Arctique.
« Jusqu’à l’été dernier, on s’attendait à ce qu’un seul navire de recherche chinois se trouve dans l’Arctique ; l’été dernier, il y en avait cinq ».
La conférence a également entendu des défenseurs qui ont tenté de résister à la répression dans des pays non démocratiques.
La table ronde d’ouverture de la journée a été animée par Sviatlana Tsikhanouskaya, la dirigeante de l’opposition en exil de la Biélorussie, qui a décrit ses difficultés quatre ans après une élection présidentielle de 2020 largement dénoncée comme frauduleuse.
Ce pays d’Europe de l’Est a maintenu de nombreuses restrictions et politiques datant de l’époque de l’Union soviétique et est souvent surnommé la dernière dictature du continent. Mme Tsikhanouskaya a déclaré qu’elle estime que près de 500 000 Biélorusses vivent actuellement en exil.
Elle a ajouté que la douleur ressentie par son peuple la pousse à se battre en son nom, et qu’après des années à frapper à la porte des dirigeants démocratiques occidentaux, elle obtient parfois des succès.
Sviatlana Tsikhanouskaya a cité l’exemple de la Lituanie qui a accepté en septembre de porter des accusations de crimes contre l’humanité contre le régime autoritaire du président Alexandre Loukachenko.
© La Presse Inc. Tous droits réservés.